Centre national d'information des droits des femmes et de la famille

Le centre national d'information des droits des femmes et de la famille est une fédération française d'associations qui, sous l'égide du ministère du travail ayant la tutelle des Droits des Femmes, regroupe aujourd'hui 114 C.



Catégories :

Droit des femmes - Féminisme - Association ou organisme égalitariste français - Violence contre les femmes - Condition féminine - Droit de la famille - Famille

Le centre national d'information des droits des femmes et de la famille (C. N. I. D. F. F. ) est une fédération française d'associations qui, sous l'égide du ministère du travail ayant la tutelle des Droits des Femmes[1], regroupe aujourd'hui 114 C. I. D. F. F. (Centre d'information des droits des femmes et de la famille) répartis sur toute la France. À noter une quinzaine d'unions régionales (UR-CIDFF).

Leur mission générale : informations juridique, formation des jeunes filles, aide au retour à l'emploi, médiation familiale et conjugale et prévention santé pour les femmes en précarité

Les C. I. D. F. F. sont l'aboutissement d'une initiative gouvernementale dans les années 1970 en faveur du droits des femmes à laquelle ils sont étroitement liés. Ils en tirent une forte légitimité au plan local.

Historique et évolution du réseau CIDFF

L'histoire de ce réseau débute par la création, en janvier 1972, d'un Centre d'Information Féminin (C. I. F. ), à Paris, positionné sous l'autorité du Premier ministre, à la suite des États Généraux des Femmes (Versailles 1970) qui avaient conclu à l'urgence du développement d'une politique publique d'accès aux droits pour les femmes. La domiciliation du siège social d'origine du CIF est d'ailleurs significative de l'origine gouvernementale de sa création. C'était celle de l'annexe de l'Hôtel Matignon, - 69 rue de Varenne - Paris 7e. Le C. I. F. disposait d'une ligne budgétaire rattachée au Secrétariat Général du Gouvernement et son conseil d'administration, appelé par le Premier ministre, était composé de fonctionnaires, mais aussi de représentants des grands médias.

Les services proposés au public étaient : l'information juridique, l'information professionnelle, l'information sur la vie quotidienne.

C'est à la demande de collectivités territoriales et d'associations féminines, en 1973 et 1974, que l'ouverture d'une dizaine de C. I. F. se fait en province. En effet, Françoise Giroud, première secrétaire d'État à la condition féminine, devient présidente du C. I. F. de Paris, qui a vocation nationale. Elle souhaite qu'aux côtés des déléguées régionales nouvellement appelées, les C. I. F. locaux appuient, par l'information, des mesures qu'elle propose pour faire évoluer «la condition des femmes».

C'est la région Rhône-Alpes qui «montre l'exemple» par la création du premier C. I. F. de Grenoble, suivi par le centre de Lyon en 1974, et particulièrement vite, par celui de Saint-Étienne. De 1974 à 1976, intervient une deuxième vague de création de C. I. F. au niveau régional, pour trouver en fin d'année 1976, des C. I. F. en Île-de-France, Rhône-Alpes, Limousin, Midi-Pyrénées, Pays de Loire, Nord-Pas-de-Calais, Alsace, Lorraine, Franche-Comté.

En 1976, le secrétariat d'État à la Condition Féminine est remplacé par une délégation à la Condition Féminine. Madame Nicole Pasquier devient présidente du C. I. F. de Paris. L'association parisienne, afin d'intégrer dans son conseil d'administration les représentants des C. I. F. locaux, transforme ses statuts pour devenir une association nationale. Les C. I. F. deviennent alors, pour de nombreuses collectivités locales, des partenaires actifs.

En 1978, après la démission de Jacqueline Nonon (déléguée à la Condition Féminine), Monique Pelletier prend la tête du ministère de la Famille et de la Condition Féminine. Elle devient simultanément, présidente du C. I. F. national et suggère que les C. I. F., quand leur conseil d'administration l'accepte, prennent le nom de C. I. F. -F. (Centre d'Information Féminin et Familial). Un débat interne et démocratique a alors lieu et 50% des C. I. F. prennent par conséquent l'expression C. I. F-F., à l'image de la structure nationale.

Durant les années 1979/1981, il apparaît de plus en plus normal aux associations concernées de développer un secteur «famille». De plus, la structure nationale crée à Paris un nouveau département d'informations dans le domaine de la maternité, la sexualité et la prévention santé suite à la dissolution du CIRM (Centre d'Information et de Régulation des Maternités). Dans le cadre d'une convention signée avec le ministre de la Santé, nommée depuis cette date «Mission Santé Famille», huit centres ont développé un département identique.

C'est en 1981 qu'Yvette Roudy devient ministre des Droits des Femmes et présidente du C. I. F-F. national. Elle disposera de pouvoirs significatifs et d'un véritable budget. L'existence de services centraux positionnés sous son autorité est mentionnée pour la première fois. C'est eux qui, dans le futur, animeront le réseau CIDF. Les nouvelles orientations (symbolisées par la loi sur l'égalité professionnelle, dite "loi Roudy" en 1983) et les nouveaux moyens dont elle dispose, bénéficieront aux CIDF.

Elle fait de l'information sur la condition féminine, «la troisième priorité de son ministère», et choisit de promouvoir une nouvelle appellation : Centre d'Information sur les Droits des Femmes. C'est ainsi que dès 1982, le C. I. F-F. national devient C. N. I. D. F. (Centre National d'Information sur les Droits des Femmes). De nombreuses associations, prenant le nom de C. I. D. F. (Centre d'Information sur les Droits des Femmes), se créent en province surtout, dans les régions où le réseau des C. I. F. n'était pas encore représenté. Une première charte déontologique est rédigée par le CNIDFF, selon ses termes : “L'adhésion à cette charte détermine la possibilité d'être un CIDF”.

Le ministère des Droits des Femmes, mais aussi son réseau sur le territoire (déléguées régionales et chargées de mission départementale), souhaite une organisation principalement en région pour optimiser les fonds, développer le partenariat au niveau régional pour n'avoir, par conséquent, qu'un interlocuteur local.

Certains C. I. D. F. se voient aussi confier des missions nouvelles dans le cadre de divers systèmes sociaux. Voici celui dit «îlots sensibles» qui concernent les communes et les quartiers spécifiquement défavorisés sur le plan socio-économique. Il s'agit pour les C. I. D. F. de développer des actions d'information et d'accompagnement des femmes en difficulté dans ces quartiers.

La subvention du ministère des Droits des Femmes est «déconcentrée» au niveau de la délégation régionale aux Droits des Femmes. Dès le départ, la condition sine qua non pour être subventionné par le ministère des Droits des Femmes, est que chaque C. I. D. F. démontre une vision solidaire de leur coopération et adhère à la pertinence d'un niveau régional actif. Cette incitation «financière» est en particulier une formidable occasion de renforcer et de mettre en lumière la volonté de développer des actions régionales pour avoir du poids auprès de ces instances, tant étatiques, que locales.

De 1982 à 1985, sous l'impulsion de la structure nationale, le réseau des C. I. D. F. développe des actions dans le domaine de l'emploi et de la formation professionnelle :

En 1982, le C. N. I. D. F. devient éditeur de guides pratiques. Cela permet aux C. I. D. F. locaux de disposer d'une même documentation.

Dans le cadre d'une convention avec la délégation à l'Emploi et après avoir réalisé une grande enquête sur l'évolution de l'emploi féminin, le C. N. I. D. F. propose au ministre de développer, au sein des C. I. D. F., un service expérimental nommé B. A. I. E. (Bureau d'Accueil et d'Information sur l'Emploi).

La mission d'accompagnement des grandes campagnes d'information du ministère des Droits des Femmes se développe et les C. I. D. F. deviennent les partenaires indispensables et privilégiés de l'administration des Droits des Femmes au plan national et local.

En 1986 une délégation à la Condition Féminine est créée, à la place du ministère des Droits des Femmes. Hélène Gisserot, nouvelle déléguée, souhaite que le C. N. I. D. F. change de statut. Elle demande aux C. I. D. F. locaux de s'organiser en union ou fédération régionale. Ces derniers vont tenter de se former progressivement (infra). À cette époque, le C. N. I. D. F. ouvre à Paris une structure d'accueil pour le public parisien qui est chargée de mettre en œuvre des actions expérimentales. Il prend le nom de Centre National d'Information et de Documentation des Femmes et des Familles (C. N. I. D. F. F. ). Une présidente nationale est alors élue par le conseil d'administration. Une procédure d'agrément officiel est mise en place. Des actions dans le domaine de l'emploi, de l'insertion et de la réinsertion se développent au sein des activités des centres. Le réseau des B. A. I. E. s'augmente pour permettre aux femmes à la recherche d'un emploi de bénéficier d'un accompagnement personnalisé.

Durant les années 1989/1992, les C. I. D. F. soutiennent les grandes campagnes d'information mises en place par le ministre, surtout dans le domaine des violences conjugales. Aux côtés des associations ayant une compétence «Santé – Famille», de nombreux C. I. D. F. ouvrent des secteurs en prévention santé, conseil conjugal, médiation familiale et aide aux victimes.

En 1993, le secrétariat des Droits des Femmes est intégré au ministère des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville sous l'autorité de Simone Veil.

En 1994/1995, le réseau des B. A. I. E. continue sa croissance grâce au programme européen NOW. Des secteurs spécialisés dans l'aide à la création d'entreprise s'ouvrent dans une vingtaine de C. I. D. F.. Le développement des actions dans le domaine familial s'intensifie mais aussi la prévention des violences et des conflits, l'accueil des victimes. Le C. N. I. D. F. F. est désormais à la tête d'un vaste réseau local. La convention passée avec le service des Droits des Femmes permet d'effectuer une analyse quantitative des questions traitées par l'ensemble des C. I. D. F.

En 1995, le ministre de l'Emploi, Colette Codaccioni hérite du dossier des femmes. Par conséquent, la mission des B. A. I. E. est renforcée et une convention tripartite – A. N. P. E. - Droits des Femmes et C. N. I. D. F. F. est signée.

En 1997, le service des Droits des Femmes dépend du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sous l'autorité de Martine Aubry. Geneviève Fraisse devient déléguée interministérielle aux Droits des Femmes. Sous son impulsion, le réseau CIDF développe des permanences dans les quartiers défavorisés pour la prévention de la délinquance des jeunes et surtout des jeunes filles. Renforcement aussi des actions de soutien à la parentalité.

Le 25e anniversaire du CNIDFF est l'occasion, pour le réseau des CIDF, d'organiser des manifestations dans onze régions sur le thème de l'emploi et de l'insertion. Un colloque national en octobre 1997 réunit plus de 400 participants (es) [2].

1998 - Un secrétariat d'État aux Droits des Femmes et de la formation professionnelle est de nouveau érigé pour remplacer la délégation à la Condition Féminine. Nicole Péry est destinée à ce poste. Les CIDF organisent leurs journées nationales d'études à Banyuls-sur-Mer.

À partir de 1999, le C. N. I. D. F. F. a plutôt laissé faire ses instances locales. Cependant, cette année-là, il participe quand même , avec l'ensemble des C. I. D. F., à une opération nationale et européenne sur le thème «Économie : les femmes prennent l'initiative».

2000 - Structure interne du ministère de l'emploi et de la solidarité, le service des Droits des Femmes devient le service des Droits des Femmes et de l'Egalité. Au sein du service, la mission de coordination du réseau déconcentré (délégués (es) régionaux, chargé (es) de mission départementaux, correspondants (es) aux Droits des Femmes et de l'Égalité) est aussi chargée du suivi de l'activité du CNIDFF et du réseau des CIDF[3]. Les CIDF organisent leur journées nationales d'études à Dourdan.

2001 - Le CNIDFF signe un contrat d'objectif avec l'État (ministère de l'Emploi et de la Solidarité ; secrétariat d'État aux droits des femmes ainsi qu'à la formation professionnelle). Son préambule rappelle le rôle de «relais essentiels du CNIDFF et du réseau des CIDF auprès des pouvoirs publics pour la mise en œuvre de l'égalité entre les femmes et les hommes». Ce contrat d'objectif, conclu pour la période 2002-2004, affirme la position nationale du CNIDFF comme tête de réseau associatif, chargé de la coordination de l'action des CIDF et de leur représentation nationale.

2002 - Le secrétariat d'État aux Droits des Femmes ainsi qu'à la Formation Professionnelle est remplacé par le ministère délégué à la Parité ainsi qu'à l'Égalité Professionnelle, Nicole Ameline succède à Nicole Péry. La restructuration du CNIDFF, engagée depuis 1999, aboutit au renforcement de son activité nationale, dans le cadre des orientations définies par le contrat d'objectif, ainsi qu'à la réorganisation de ses services : le CIDF 75 est créé en janvier 2002, le pôle parisien des activités du CNIDFF lui est confié.

2004 à 2007 - Catherine Vautrin appelée ministre déléguée à la Cohésion sociale ainsi qu'à la Parité (juin 2005 - mai 2007), après avoir déjà été secrétaire d'État chargée de l'Intégration et de l'Égalité des chances, auprès du ministre de l'Emploi (2004). Signature en 2004 du deuxième contrat d'objectif avec l'État. Le CNIDFF qui prend le nom de «Centre national d'information sur les droits des femmes et des familles» se réinvestit dans une action d'envergure nationale : la création d'activités par les femmes ; cela recouvre surtout l'économie solidaire et le droit des femmes à la création d'entreprise. Une convention est signée dans ce sens avec l'APCE en 2006, poursuivant ainsi un effort fait en faveur de l'emploi et de la formation des femmes qui avait donné lieu à des accords avec l'AFPA et L'ANPE les années précédentes. Une convention est conclue avec le ministère de l'Intérieur sur les questions d'accueil, d'accompagnement et de prise en charge des femmes victimes de violences. Depuis 2007, l'ensemble des CIDF qui n'avaient pas encore ajouté à leur appellation la dimension famille doivent désormais adopter le sigle CIDFF.

Les structures actuelles du réseau CIDFF

Le C. N. I. D. F. F.

Le CNIDFF (Centre national d'information des droits des femmes et de la famille) est l'organe national du réseau associatif des CIDF/CIDFF. Il agit sous la haute autorité du ministre de l'Emploi et de la Solidarité en charge des droits des femmes. Il reçoit la majeure partie de son financement de ce ministère et de son service des droits des femmes et de l'égalité. Il a son siège à Paris[4]. Son conseil d'administration est aujourd'hui présidé par Jacqueline Perker [5], haut fonctionnaire. La directrice générale est Annie Guilberteau[5].

Il a une mission d'intérêt national en faveur du droit des femmes qui est traduite dans sa charte :

«L'accès des femmes à l'information sur leurs droits forme une composante principale de leur pleine citoyenneté. L'information sur les droits des femmes s'inscrit dans la mise en œuvre de l'égalité entre les femmes et les hommes, en privilégiant la prise en compte de la globalité des situations vécues et en y répondant par une approche personnalisée»

— Préambule de la charte nationale du réseau des CIDFF, février 1997.

À ce titre :

Le CNIDFF est représenté à la commission nationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Il est , d'autre part, membre :

Outre son ministère de tutelle, le CNIDFF a pour partenaires :

Au niveau national, l'élaboration de textes de référence garantissent l'éthique, les valeurs et le cadre de fonctionnement du réseau des CIDFF sous l'égide du CNIDFF :

Parmi les projets récents menés par le CNIDFF[13] :

Manifestations pédagogiques :

Les Unions régionales des CIDFF (UR-CIDFF)

Malgré l'impulsion nationale de 1986 auparavant évoquée, les structures associatives régionales prévues sous le nom d'URACIFF (union régionale des associations des centres d'information pour les femmes et les familles) puis désormais d'UR-CIDFF ont eu du mal à se mettre en place en région.

Si quelques-unes uniquement se sont créées particulièrement tôt et développèrent une forte activité comme l'URACIFF de Rhône-Alpes, par exemple, celle du Nord-Pas-de-Calais n'a vu le jour qu'en 2001. Toujours faut-il préciser que cette dernière, comme d'autres, ne disposait pas de structures propres. En pratique, et de manière tournante, c'est un CIDFF de la région qui assumait sa réalité[14]. Les organes dirigeants étaient, dans ce cas, ceux de la structure d'accueil à qui échoit la présidence tournante. Depuis la modification d'appellation en UR-CIDFF en 2007 il existe désormais un organe dirigeant fixe comme cela était prévu dans le statut national dès le départ.

Signalons que dans certains départements pourvus de plusieurs CIDFF ceux-ci se regroupent en union départementale selon les mêmes formes (cas du Nord où les deux élections ont lieu le même jour successivement)

Organisation

La composition du conseil d'administration d'une UR-CIDFF est issu de trois collèges : les membres de droit (Déléguée régionale aux Droits des femmes, représentante du CNIDFF), les membres actifs (représentantes des élus des CIDFF et directrices des CIDFF), les membres associés avec voix délibérative[15]. Chaque C. A. délégant une personne, qu'il s'agisse d'une élue bénévole, d'une directrice de CIDFF. Originellement, pour la présidence, le trésorier et le secrétaire, il était convenu d'un «tour annuel» mais les statuts ont été modifiés en 1997 sur ce point.

Missions

L'UR-CIDFF représente les CIDFF de la région auprès des instances régionales, nationales et européennes, Elle intervient comme coordinatrice, centre de ressources, de réflexion, et support de ses CIDFF. L'exemple de l'UR-CIDFF de Rhône-Alpes, tel que présenté sur son ancien site internet (2006), puis actuellement, est significatif du rôle que peut avoir une UR-CIDFF et de l'évolution de ce dernier :

aujourd'hui :

Financement

Originellement, lors de la création du Ministère des Droits des Femmes, une subvention significative avait été attribuée aux URACIFF. Ces derniers devant agir comme redistributeurs de fonds aux profits de leurs CIDF. Cependant, rapidement, les URACIFF ont dû développer leur autofinancement ; ce qui a freiné leur implantation, les CIDF préférant mettre en place leurs propres moyens, de façon autonome, pour conduire leurs propres actions. Actuellement les UR-CIDFF sont surtout financés par les cotisations des CIDFF de la région et les subventions qu'ils doivent toujours trouver en propre.

Les C. I. D. F. F.

Les CIDF (Centre d'information des droits des femmes) ou, obligatoirement depuis 2007, "CIDFF" (Centre d'information des droits des femmes et de la famille) [16] sont l'échelon de terrain du réseau où peuvent s'adresser directement les femmes surtout. C'est le cœur du système. Ils sont implantés dans chaque région et dans l'ensemble des départements, partout où la densité de la population, les difficultés de leur public cible rendent leur présence indispensable. Quelquefois sous forme d'antennes locales ou de permanences d'un autre centre ou regroupés au sein d'un centre départemental. Il est à noter, quoique le CNIDFF répertorie les actions de l'ensemble des CIDF et tente de faire se rencontrer les structures entre elles, les C. I. D. F. F. de France souffrent d'être cloisonnés. Ils travaillent le plus fréquemment chacun de leur côté, quoiqu'ayant les mêmes objectifs[17].

Toutes structures confondues, y compris les antennes, mobiles ou non, les permanences fixes ou périodiques[18], le réseau CIDFF représente en 2007, 1169 points d'information de proximité, développés en milieu urbain, rural et dans les zones sensibles. Les CIDFF reçoivent chaque année plus de 360 000 personnes et répondent à plus de 660 000 demandes d'information[19].

Organisation

Administration

Chaque CIDF (ou CIDFF) fonctionne comme une association loi 1901. Il comprend un conseil d'administration bénévole, composé d'hommes et de femmes élus par l'assemblée générale, le plus souvent engagés dans l'action en faveur des femmes et/ou la lutte contre la précarité, d'horizons différents (actifs, retraités, cadres, ouvriers, etc. ). Généralement, font aussi partie du conseil, des membres de droit avec, ou non, voix délibérative, suivant les statuts propres à chaque CIDF[20]. Ce sont fréquemment des représentants des ministères (en particulier, la déléguée régionale aux Droits des Femmes et la chargée de mission départementale aux Droits des Femmes), le président ou représentants de l'URACIFF et du CNIDFF, les représentants des collectivités territoriales et ceux de grandes associations locales. Le conseil élit une présidente aussi bénévole (fréquemment avocate, médecin ou autre) [21].

Le conseil d'administration fixe la stratégie et les objectifs de l'association suivant les besoins et en conformité surtout avec la Charte et le projet associatif national. Comme le stipule ce dernier :

«les administrateurs (trices) bénévoles suscitent, à partir des besoins recensés, le développement d'actions locales visant à promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes dans de nombreux domaines

À partir de l'analyse des besoins exprimés par le public ou des discriminations repérées, les associations CIDF par leur conseil :

En qualité d'employeur, le conseil d'administration, représenté par la présidente, s'engage à[22] :

Personnel

Une directrice salariée gère la structure au quotidien. Elle doit[22] :

Parmi les collaboratrices professionnelles du centre, le plus souvent du niveau licence et plus, on trouve :

L'importance de ce personnel est variable suivant les besoins des actions développées par chaque CIDF concerné mais en moyenne il s'agit de petites structures de cinq à vingt personnels. Si le salaire moyen est peu élevé, les fonctions sont fréquemment reconnues comme attrayantes, d'autant qu'elles peuvent quelquefois servir de tremplin à des femmes en conversion, au prix d'une certaine mobilité du personnel. La complémentarité des engagements entre les administrateurs bénévoles et les professionnelles salariées semble souhaitée[23] mais la fréquence et la qualité des échanges entre eux fluctuent énormément suivant chaque CIDFF.

En 2004, les CIDF disposaient globalement d'équipes pluridisciplinaires, composées de 1035 professionnelles, dont plus de 300 juristes, mais également des conseillères professionnelles, conseillères conjugales et familiales, des psychologues ou des médiatrices[24].

En outre, suivant les actions entreprises, les CIDFF bénéficient du concours de personnels extérieurs en provenance des partenaires de l'action, surtout les collectivités locales (fréquemment des organismes dépendant du Conseil général comme, par exemple, le Centre de planification et d'éducation familiale, le Centre de prévention santé, etc. )

Missions

Le projet associatif du réseau national précise à ce propos :

«Cadrées par la Charte nationale des CIDF, les missions conduites par les centres sont définies d'une part suivant les besoins exprimés par les femmes et les familles et d'autre part par les systèmes arrêtés par les politiques publiques en matière de droits des femmes

En pratique, les CIDFF proposent un accueil personnalisé, global, confidentiel et gratuit. Ils informent, orientent et accompagnent leur public, en priorité les femmes, dans les domaines de :

Modalités d'intervention

Elles sont multiples et variées. Chaque CIDFF est singulier et développe plus ou moins certaines modalités, le plus souvent au sein de quatre grands types d'intervention :

Lieu d'accueil, d'écoute et de partage (groupe de parole, entretiens personnalisés, etc. ).

Certains CIDFF ont par exemple un bureau d'écoute psychologique (BEP) [25] accessible à toute personne, quels que soient l'âge, le sexe, la nationalité, rencontrant à un moment donné des difficultés, des conflits, des interrogations dans sa vie personnelle, affective, conjugale, familiale, parentale, sociale, relationnelle. Certains CIDFF font un effort spécifique, qui ne se limite pas à l'accueil, dans le domaine de la médiation familiale[26], en direction des populations étrangères ou d'origine étrangère[27] ou des personnes en grande difficulté d'insertion[28]. Enfin, d'autres ont ouvert au public un espace "femme" (accueil, écoute et informations) [29].

Guichet d'information (informations juridiques, dispositions sociales et sanitaires, emploi... )  

Certains CIDFF organisent des manifestations grand public pour promouvoir le droit des femmes ou sensibiliser la population sur des thèmes précis (violences conjugales, l'égalité, etc. ) [29].

Organisme agréé de formation, surtout 
Ateliers d'animation, chantiers, surtout 

Financement

Le financement du fonctionnement de la structure est alimenté par les cotisations des membres de l'association mais dépend en particulier des subventions annuelles octroyées par l'Etat, via la délégation départementale des Droits des Femmes, mais aussi des subventions des collectivités locales, surtout municipales sous diverses formes (ainsi les locaux sont quelquefois mis à disposition par les mairies).

En outre, le financement de chaque action est individualisé. Ces dernières s'insèrent le plus souvent dans des plans, surtout régionaux, où la région apparaît par conséquent comme un financeur éminent, soit directement, soit comme redistributeur d'autres financements publics. Certaines actions s'inscrivent dans le cadre de fonds spécialisés comme l'ex-FASILD (Fonds d'Action et de Soutien pour l'Intégration et la Lutte contre les Discriminations) [45] ou/et des progammes européens (NOW, FSE objectif 2[46], GRUNDTVIG[47], LEADER+, EQUAL[48] dont AUMIRA et IRIS[49]) pouvant surtout être financés par le FSE (Fonds social européen). D'autres organismes peuvent ponctuellement soutenir une action thématique (par exemple, la Ligue contre le Cancer finance l'action de prévention du dépistage du cancer du sein).

C'est de l'aptitude d'un CIDFF à être agréé pour telle ou telle action pré-financée que semble dépendre en grande partie l'ampleur véritable de ce dernier, et consécutivement l'importance de ses effectifs.

Sites des UR-CIDFF et CIDFF consultables[50]

Notes

  1. Originellement existait un ministère des droits de la femme, puis un secrétariat d'État spécifique. Actuellement, uniquement des délégations régionale aux droits des femmes ainsi qu'à l'égalité, situées dans les préfecture de région et dépendant en 2009 du Secrétariat d'État de la famille et de la solidarité rattaché au Ministère du travail [1]
  2. Forum national du CNIDFF, Assemblée Nationale, Paris, 21-23 octobre 1997
  3. Arrêté du ministère de l'Emploi et de la Solidarité du 21 juillet 2000 relatif à l'organisation du service des Droits des Femmes et de l'égalité (J. O n° 169 du 23 juillet 2000, p. 11396)
  4. 7, rue du Jura, 75013 Paris
  5. en 2007
  6. La Charte du réseau sur le site du CIDF du Finistère
  7. Arrêté de la Ministre déléguée pour l'Emploi en date du 14 février 1997
  8. Le contrat d'objectif de 2001 (format pdf)
  9. Le projet associatif du réseau CIDF (format rtf)
  10. CEDAW = acronyme anglais pour "Convention on the Elimination off all forms of Discimination Againts Women". La Convention fut adoptée par les Nations Unies en 1979 et entra en vigueur en 1981
  11. En voir une illustration sur le site du programme européen Defigenre
  12. En français on peut traduire par l'intégration de l'égalité dans l'ensemble des actions et politiques et par l'ensemble des acteurs impliqués
  13. Evoquées sur le site internet du CNIDFF en 2007
  14. En 2006, c'était le CIDF de Dunkerque pour l'URACIFF du Nord-Pas-de-Calais
  15. Pour un exemple, voir les statuts de l'UR-CIDFF Rhône-Alpes
  16. On trouve toujours des appellations de CIF ou CIFF. Voir par exemple dans le département du Rhône [2]. Certains se dénomment toujours CEIDFF (Centre d'écoute de documentation et d'information sur le droit des femmes et des familles). Voir dans le Périgord [3]
  17. Selon Sylvie Beuscart qui fut responsable de la Prévention santé au CIDF de Roubaix-Tourcoing, actuelle directrice du CIDFF de Lille, mémoire cité dans les sources (infra)
  18. A titre d'exemple, le CIDFF de l'Aude a trois sites à (Narbonne, Carcassonne et Port Nouvelle) et cinq permanences délocalisées [4]. Le CIDF des Cotes d'Armor est à Saint-Brieuc, a une antenne à Lannion et huit permanences [5], etc.
  19. Source : site internet du CNIDFF (infra) septembre 2007
  20. Un exemple de statut sur le site du CIDF de l'Aude
  21. Cependant, en principe, rien n'interdit qu'un homme préside ou dirige un CIDFF
  22. Comme le stipule le projet associatif du réseau national (supra)
  23. Voir le projet associatif du réseau national
  24. En pratique il s'agit en particulier d'un personnel féminin quoiqu'il y ait aussi des hommes
  25. Par exemple au CIDF 86
  26. Par exemple au CIDF 88
  27. Voir par exemple le CIDF du Finistère
  28. Le CIDDFF de l'Aude dispose ainsi d'un lieu de ressources insertion
  29. Voir le CIDF de Haute-Loire
  30. Par exemple au CIDF de Valenciennes [6] ou au CIDF 88 [7]
  31. Voir le CIDF des Côtes d'Armor [8], le CIDF du Rhône [9]
  32. Voir par exemple le CIDF de l'Aude
  33. Voir par exemple le CIDF 13
  34. Sylvie Beuscart, mémoire cité en source (infra)
  35. Voir par exemple le CIDF de l'Aude
  36. Un exemple au CIDF 29
  37. Un exemple au CIDF 29
  38. Voir par exemple au CIDF 13
  39. Par exemple au CIDF 82
  40. Un exemple avec le CIDF de Montauban
  41. Par exemple au CIDF de Haute Marne
  42. Voir le groupe "envol" au CIDF du Finistère [10] ou l'action des "femmes au pluriel" au CIDF des Côtes d'Armor[11]
  43. Voir le CIDFF de l'Aude
  44. Voir le CIDFF de l'Aude
  45. Actuellement remplacé par l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSÉ)
  46. Voir par exemple le CRIDF-PACA pour les Départements alpins
  47. Par exemple le CRIDF-PACA utilise 2 GRUNDTVIG, respectivement centrés sur «l'employabilité européenne interculturelle» et «L'engagement des Femmes dans des actions de citoyenneté européenne» [12]
  48. «l'entrepreneuriat au féminin» en région PACA
  49. A titre d'exemple, les permanences juridiques en milieu rural du CIDF 63
  50. au 1er octobre 2009

Sources

Bibliographie

Liens externes

Recherche sur Google Images :



"Le centre national"

L'image ci-contre est extraite du site saint-martin-de-re.fr

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (128 x 300 - 2 ko - gif)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_national_d%27information_des_droits_des_femmes_et_de_la_famille.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 10/12/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu