Marie-Louise Giraud

Marie-Louise Giraud, mère de famille née le 17 novembre 1903, guillotinée au matin du 30 juillet 1943 dans la cour de la prison de la Roquette à Paris par le bourreau Jules-Henri Desfourneaux pour avoir pratiqué 27 avortements illégaux dans la région de Cherbourg.



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Naissance en 1903 - Décès en 1943 - Affaire criminelle française - Avortement - Contrôle des naissances - Droit des femmes - Féminisme - Personne guillotinée

Marie-Louise Giraud, mère de famille née le 17 novembre 1903, guillotinée au matin du 30 juillet 1943 dans la cour de la prison de la Roquette à Paris par le bourreau Jules-Henri Desfourneaux pour avoir pratiqué 27 avortements illégaux dans la région de Cherbourg. Elle fut l'unique «faiseuse d'anges» à être exécutée pour ce motif. Un homme fut aussi guillotiné la même année pour trois avortements.

Provenant d'une famille pauvre, Marie-Louise Giraud fut mariée à un marin, dont elle eut deux enfants. Elle a été successivement domestique, femme de ménage, puis blanchisseuse. À partir du début de la seconde guerre mondiale, elle loua aussi des chambres à des prostituées de Cherbourg. Elle commença aussi à pratiquer des avortements, en premier lieu de manière bénévole puis contre rémunération.

Contexte politique

La loi de 1920, réprimant l'avortement, a pour buts :

La loi du 27 mars 1923 ne définit plus l'avortement comme un crime mais comme un délit : quiconque aura génèré l'avortement d'une femme sera puni d'un à cinq ans de prison et d'une amende de 500 à 10.000 F. La femme avortée risque, quant à elle , de six mois à deux ans de prison. Mais, étant un délit et non un crime, l'avortement est jugé non pas par un jury populaire (qui ne siège que pour les cours d'assises, par conséquent les crimes), mais par un jury de magistrats. C'était l'un des buts recherchés par la loi, les jurys populaires étant soupçonnés de s'émouvoir "trop facilement" devant la détresse des avortées.

En 1935, suite d'un mouvement apparu aux États-Unis, le docteur Jean Dalsace ouvre à Suresnes (Hauts-de-Seine) le premier dispensaire de birth control (contrôle des naissances).

Cependant, le 29 juillet 1939, un mois avant l'invasion de la Pologne qui conduit à la mobilisation générale, le Code de la famille aggrave les peines sanctionnant l'avortement. Aux privations économiques et en particulier alimentaires imposées par la guerre s'additionnent, dès juin 1940, les séparations de la plupart de couples mariés (sur 1, 9 million de prisonniers de guerre français internés en Allemagne). Pour ces raisons, les grossesses - adultérines ou non - sont de moins en moins désirées et les avortements clandestins plus nombreux. S'ajoute la loi du 15 février 1942 qui fait de l'avortement un crime contre la sûreté de l'État, passible de la peine de mort. Cette loi fut abrogée à la Libération.

Le procès

C'est sous la France de l'Occupation en 1942 et sous le gouvernement du maréchal Pétain qu'un tribunal d'exception va juger Marie-Louise Giraud, les jurys d'assises étant estimés trop indulgents sont dessaisis de ce genre d'affaires dès la loi de 1923.

À partir de septembre 1941 le régime de Vichy affiche des valeurs toujours plus conservatrices et associe l'avortement à une attaque contre l'unité du pays, l'État et le peuple français.

Vingt-sept femmes ont eu recours aux services de l'accusée. Lors du procès, le président souligne l'immoralité de l'accusée. Le réquisitoire de l'avocat général, reprend les thèmes diffusés par la nouvelle propagande et la réglementation de Vichy. La peine de mort est indispensable dans ce cas-là, selon lui. La cour, après délibération, suit le réquisitoire. Marie-Louise Giraud est condamnée à avoir la tête tranchée.

Seule la grâce présidentielle peut sauver la vie de l'accusée. Mais le maréchal Pétain refuse de commuer la peine. Marie-Louise Giraud est par conséquent exécutée, le 30 juillet 1943.

Remarques

Au même moment, en 1942, l'ordre des Médecins récemment créé obtient la possibilité de pratiquer l'avortement non seulement si la vie de la mère est en danger mais également si sa santé est gravement compromise, comme par exemple par la survenue d'un début de rétinite chez une diabétique menaçant de la rendre aveugle. La Suisse aussi était parmi les premiers pays à autoriser l'interruption de grossesse si la vie ou la santé de la mère était en danger.

En juillet 2004, l'avortement médicamenteux en ville sous la surveillance d'un médecin est légalisé par le ministère français de la Santé, après la légalisation de l'avortement en 1975.

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Bibliographie

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"Marie Gillain"

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