Théalogie

Théalogie est un néologisme pour «étude de la déesse» créé par l'écrivain paganiste Isaac Bonewits en 1974 et relayé par Naomi Goldenberg, professeur d'études religieuses à l'université d'Ottawa en 1979 dans son ouvrage Changing of the Gods.



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Théalogie est un néologisme pour «étude de la déesse» (du grec θεά, la déesse) créé par l'écrivain paganiste Isaac Bonewits en 1974 et relayé par Naomi Goldenberg, professeur d'études religieuses à l'université d'Ottawa[1] en 1979 dans son ouvrage Changing of the Gods. Le terme a depuis été repris par divers auteurs, essentiellement en Amérique du Nord, pour les besoins d'une étude féministe de la religion. Il est un des mots-clés du «mouvement de la déesse» qui trouve son origine en Amérique du Nord et qui vise à restaurer la féminité du divin.

Origines du terme

Isaac Bonewits utilise les termes «théalogie» et «théalogien» dans des ouvrages peu diffusés, comme le magazine Gnostica en 1974 et «Les chroniques du druide» en 1976.

En 1976, Valerie Saiving, théologienne féministe influente[2], dans son ouvrage «Androcentrisme dans l'étude des religions», amorce une réflexion sur le sujet :

«Il est envisageable que le témoignage de cette moitié de l'espèce humaine qui n'a jamais été entendu ait quelque chose à nous apprendre au sujet du sacré, quelque chose que nous ne connaissons pas, quelque chose qui pourrait nous rendre plus complet»

— Valerie Saiving "Androcentrism in Religious Studies" in Journal of Religion 56 :1976 :177-97.

Naomi Goldenberg serait le premier auteur féminin à avoir repris le terme dans son ouvrage «Changing of the Gods» en 1979.

En 1989, Ursula King, Professeur de théologie à l'Université de Bristol[3], note un usage croissant du terme pour les chercheurs qui veulent se démarquer d'une théologie masculine et dans l'objectif de privilégier la symbolique plutôt que les explications rationnelles.

En 1993, Charlotte Caron, professeur de théologie à Saint Andrew's College au Canada, définit la théalogie comme «une réflexion sur le divin en terme féminins et féministes»[4]

En 1997, l'ouvrage Thealogy & Embodiment[5] de Melissa Raphæl-Levine, professeur de théologie à l'université du Gloucestershire en Angleterre[6] suivi en 1999 de Thealogy : Discourse on the Goddess a contribué à diffuser le terme.

En 2008, Jeri Lyn Studebaker, archéologue, rédigé Switching to Goddess, Humanity's ticket to the future («Changer pour la Déesse, un billet pour le futur de l'hunamité») qui reprend les thèmes toujours populaires actuellement de la théalogie.

Place de la théalogie dans l'étude des religions

La théalogie a pour objectif de lutter contre le sexisme religieux en affirmant un point de vue féminin qui ne serait pas uniquement une réforme ou un dérivé du point de vue masculin et ne serait par conséquent pas destructeur mais complémentaire. Un auteur comme Charlotte Caron met en garde les théologiens et les théalogiens sur le fait que le sacré du point de vue féminin va au-delà du combat féministe traditionnel[7].

Selon certains observateurs et promoteurs de la théalogie, les religions Abrahamiques seraient à l'origine d'une violence que seul le retour à une religion et une culture matriarcale pourrait corriger[8], [9], [10]. Selon Mircea Eliade, avec la chasse aux sorcières des XVIe siècle et XVIIe siècle s'était poursuivie «la liquidation des dernières survivances du paganisme» et des «cultes de la fertilité»[11].

Représentation symbolique de la déesse dans le néo-paganisme

En 1998, Wouter Hanegraaff, dans son ouvrage sur le New Age dans la culture occidentale, souligne la naissance du «besoin pour les femmes de redécouvrir leur véritable féminité» et que «l'orientation patriarcale de la société occidentale (... ) a conduit les femmes à être soit soumise et en accord avec les attentes masculines ou au contraire à affirmer une agressivité sur le modèle masculin»[12]

Mouvement de la déesse

À la fin du XIXe siècle, des féministes comme Matilda Joslyn Gage ont réintroduit l'idée d'un dieu féminin. À la même époque, Elizabeth Cady Stanton publia la Bible de la femme[13].

Mais ce n'est que plus tard, dans les années 1970, que le mouvement prit son essor. De 1974 à 1984, le magazine Woman Spirit, publié en Orégon aux États-Unis par Jean et Ruth Mountaingrove diffusa des articles, de la poésie et des rituels rédigés par des centaines d'auteurs féminins qui avaient décidé d'explorer l'idée d'une divinité féminine (voir Grande Déesse).

Dans les années 1980, l'église universaliste unitarienne a publié Cakes for the Queen of Heaven (Ranck 1995) [14] qui présentait l'historique de la suppression de la divinité féminine et l'histoire des cultes anciens de la déesse. Plusieurs «cercles» et mouvements, comme la congrégation internationale re-formée de la déesse en 1983, formant des prêtresses et dont les activités existent toujours à ce jour, se sont créés dans cet élan.

Aujourd'hui, en Amérique du Nord, le «Goddess Movement», Mouvement de la déesse, sert à désigner une nébuleuse de type New Age qui reprend les thèmes de la théalogie, surtout à travers l'expression «féminin sacré».

Bibliographie et filmographie

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Films  :

Liens externes et ressources

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En Anglais :

Références

  1. Naomi Goldenberg
  2. Surtout depuis son ouvrage The Human Situation : A Feminine View (1960)
  3. Urusla King
  4. "To Make and Make Again" dans Russell and Clarkson, 1996
  5. Ouvrage accessible sur Google
  6. [1]
  7. To Make and Make Again : Feminist Ritual Thealogy Charlotte Caron NY Crossroad, 1993
  8. Switching to Goddess : Humanity's Ticket to the Future par Jeri Lyn Studebaker
  9. Reflections on the Social and Ecological Impacts of Religious Patriarchy, Vol. 2, No. 8, August 2006
  10. Secular Humanisme Bulletin
  11. Mircea Eliade, Histoire des idées et des croyances religieuses, 306 la chasse aux sorcières et les vicissitudes de la religion populaire
  12. New Age Religion dans Western Culture, Wouter Hanegraaff SUNY press, p.  153
  13. Texte intégral de la Bible de la femme de E. Stanton
  14. Cakes for the Queen of Heaven (Ranck 1995)

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