Inégalités homme-femme
La question des inégalités entre homme et femme est une question de société devenue centrale aux XXe et XXIe siècle, en particulier dans les démocraties prônant l'égalité entre êtres humains.
La question des inégalités entre homme et femme est une question de société devenue centrale aux XXe et XXIe siècle, en particulier dans les démocraties prônant l'égalité entre êtres humains. La question s'est spécifiquement posée en ces termes une fois l'égalité de droits admises, tandis qu'il est apparu que certaines inégalités objectives, mesurables statistiquement, persistaient.
Cette question recouvre l'ensemble des champs des sciences sociales : la place dans les fonctions dirigeantes (politique, entreprise, syndicats, églises, etc. ), les évolutions de carrière et les rémunérations, la vie sexuelle, le rôle au sein de la famille, etc.
Les militants féministes estiment que, sauf au sein des sociétés matriarcales, les femmes ont longtemps été reconnues comme "inférieures" aux hommes. Certains de leurs opposants, plutôt des conservateurs, jugent qu'une partie des différences observables entre homme et femmes sont le fruit de différences de rôle dans la société et non d'inégalité.
Théories
Approches scientifiques
Le discours scientifique a, dès l'Antiquité, des inégalités culturelles par des causes naturelles.
Au cours du XXe siècle, cependant, les scientifiques ont pu démontrer l'indifférence des sexes antérieurement à 2 ans, ce qui veut dire que les différences entre hommes et femmes qui peuvent exister sont principalement culturelles et sociales, car résultant de l'éducation[1].
Le discours scientifique, habituellement masculin (les femmes scientifiques restant une minorité), conserve cependant énormément d'a priori[2].
On voit actuellement une certaine recrudescence des discours scientifiques tentant de justifier des inégalités homme-femme. C'est le cas surtout des études sur les comportements différenciés et les réactions cérébrales (dimorphisme psychologique). Fréquemment prises hors de leur contexte, on vulgarise fréquemment ces études en disant surtout que les femmes sont plus émotionnelles que les hommes car elles ont l'hémisphère gauche du cerveau plus développé, alors que les hommes, eux, usant plus de l'hémisphère droit, seraient plutôt scientifiques. C'est oublier que les différences comportementales entre hommes et entre femmes sont énormément plus importantes que celles entre hommes et femmes[3].
Approches philosophiques
La philosophie des Lumières occidentale a posé, au moins dans ses principes, l'égalité entre homme et femmes, appartenant aux même genre humain. Les déclarations des droits de l'Homme ne les distinguent pas.
Certains de ses critiques reprochent à cette conception de n'être qu'un laïcisation de la vision chrétienne d'égalité des âmes et des personnes. Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche juge mais aussi l'idée d'égalité entre homme et femmes est un préjugé chrétien.
Approches religieuses
- Christianisme : les articles Ministères féminins dans le christianisme, Place des femmes dans l'Église catholique, Ordination des femmes.
- Islam : Rapport entre hommes et femmes dans l'islam
- Judaisme : femme rabbin
- Hindouisme : Condition féminine (hindouisme)
Observation dans l'Histoire
Lire l'article Histoire des femmes
Observation aujourd'hui
Economie
En France, les inégalités des hommes et des femmes devant les emplois demeurent.
Les salaires des femmes sont en moyenne plus faibles que ceux des hommes[4], mais cette différence ne tient pas compte des niveaux de formations.
Politique
En France, jusque dans les années 2000, les femmes n'avaient qu'une place restreinte sur la scène politique [5];
Mœurs
Le divorce peut être limité, surtout au divorce pour faute à la demande du mari du fait de l'absence d'héritier mâle (ou ?) .
Certaines sociétés admettent aussi des sévices corporels à l'encontre des femmes, à la discrétion du mari.
La polygamie est presque toujours exclusivement masculine (un homme pour plusieurs femmes) [6].
Sexualité
Les femmes seraient «passives» : ainsi, jusqu'au début du XXe siècle, l'Église n'admettait qu'un seul type de rapports sexuels : les rapports hétérosexuels vaginaux d'un couple marié, avec la femme sur son dos et l'homme au-dessus d'elle (position dite du missionnaire) ; tout autre rapport était reconnu comme un péché et la femme ne pouvait refuser à l'homme d'avoir des rapports sexuels. Cette passivité supposée donne lieu aussi à des mutilations génitales féminines, surtout l'excision.
Les diverses méthodes contraceptives (pilules, préservatifs, etc. ), contragestives (stérilets) et l'avortement sont illégaux dans de nombreux pays. La morale et la loi dénient le plus fréquemment à la femme un pouvoir de disposition total de son corps en matière de procréation. Même pour John Locke qui admet le droit de propriété sur son propre corps, l'être humain n'a pas le pouvoir d'en disposer librement.
Violence
Concernant la violence, surtout conjugale, les femmes sont surtout les victimes (pour ce qui concerne les agressions sexuelles, plus de 99% des viols sont du fait des hommes, et uniquement 3% de la population carcérale française est féminine) .
Cependant, cela peut être nuancé car :
- D'une part, la féminisation des corps de métiers, surtout des policiers et des juges, entraîne une plus forte répression des violences envers les femmes. La vision antérieure de la police et de la justice était quelque peu "paternaliste". La victimisation des femmes étant naturelle, il était reconnu comme "normal" (au sens où c'était courant et qu'on ne pouvait rien y faire) qu'un homme batte sa femme, par exemple. Les femmes victimes cachaient alors fréquemment les violences à leur encontre (pas de déclaration de viols ; l'idée que les violences conjugales étaient inexistantes dans les classes moyennes... ) .
- D'autre part, la délinquance féminine augmente.
- À noter cependant que cette délinquance reste le plus fréquemment sans violence et que, qui plus est , ce sont fréquemment des contentieux sans victime (absence de papiers d'identité, racolage... ). Il s'agit moins dans ce cas d'une augmentation de la délinquance que d'une répression plus sévère.
- Dans les cas de violences graves commises par les femmes, à cause du mouvement d'égalité sociale, on accepte moins que les femmes se déresponsabilisent («Oui, j'ai tué mon mari, mais c'est parce qu'il me battait...»). [7]
La stabilité de cette délinquance féminine s'explique, pour Frédéric Ocqueteau[8] par le fait que la violence féminine est différente par nature de la violence masculine. Alors que la violence masculine est tournée vers l'extérieur, les femmes, de par l'oppression masculine, retournent cette violence contre elles-mêmes : on a vu récemment l'augmentation importante du nombre de jeunes filles afghanes mariées de force qui s'immolent par le feu... L'État n'est en mesure de s'occuper que de la première ; la seconde, elle , n'est quasiment pas prise en compte par la société.
Violence mentale
Cela se manifeste surtout par des pathologies typiquement féminines. Les femmes ont tendance à vouloir se conformer à un modèle ; or, celui qui est presque universel actuellement est le modèle de type occidental, c'est-à-dire celui de femmes sveltes et d'apparence jeune. Cela entraîne de nombreuses anorexies. Dans d'autres sociétés respectant les traditions (Mauritanie, Mali... ), cependant, la femme modèle est au contraire une femme mature avec des formes particulièrement prononcées. Les femmes peuvent alors être gavées ou se gaver dès leur plus jeune âge pour plaire aux hommes[9]
Origines d'une évolution
Le mouvement d'égalisation des rapports homme-femme est assez récent. Il s'est surtout généralisé dans les sociétés occidentales dans les années 1960 (mouvements féministes qui s'y sont surtout développés).
Ce mouvement est plutôt resté circonscrit aux sociétés occidentales. Mais depuis peu, on peut voir des ébauches de mouvements en faveur des droits des femmes se diversifier dans le monde entier. On peut ainsi citer le congrès sur le féminisme musulman à Barcelone du 3 au 5 novembre 2006, ou encore une série de lois indiennes du 25 octobre 2006 qui ont modifié la majeure partie du droit de la famille dans un sens égalitaire[10] Il demeure par conséquent de nombreuses inégalités, même dans les sociétés occidentales.
Notes et références
- ↑ Gaïd le Maner-Idrissi (psychologue), in Féminin, masculin - mythes et idéologies, Belin, 2005.
- ↑ Pascal Picq (paléoanthropologue), Féminin, masculin - mythes et idéologies, Belin, 2005.
- ↑ Catherine Vidal (dir. ), Féminin, masculin - mythes et idéologies, Belin, 2005.
- ↑ Les inégalités de salaires entre hommes et femmes en France
- ↑ Libération La femme pas encore un homme politique
- ↑ Elle n'existe que dans quelques rares sociétés comme les Guanches aux îles Canaries, mais aussi dans des peuples minoritaires ou aux faibles effectifs (comme au Mali). Voir les articles Polygamie et Polyandrie
- ↑ Rapport de l'Observatoire national de la délinquance qui retrace entre 1996 et 2004 l'évolution de la criminalité féminine. (Une partie du rapport, Violence (s) au féminin).
- ↑ Dr. de recherche CNRS, dans Le Bien Commun, émission du samedi 30 septembre 2006 présentée par Antoine Garapon sur France Culture : Les femmes criminelles.
- ↑ [1].
- ↑ Dans Courrier International
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